West Side Story rive droite
On en parle partout, West Side Story est de retour. Broadway s’installe pour deux mois à Paris, l’occasion de (re)voir un véritable musical new-yorkais. Née en 1957 de la collaboration entre Leonard Bernstein (musique), Stephen Sondheim (paroles), Jerome Robbins (chorégraphie) et Arthur Laurents (livret), cette comédie musicale est avant tout célèbre pour ses titres « America », « Maria » ou « I Feel Pretty ».
©Théâtre du Châtelet
Lors de sa première sortie, West Side Story est présenté quelque 732 fois à Broadway, seuil de représentations consécutives franchi lors de son passage à Londres. L’adaptation filmique de 1961 par Jerome Robbins et Robert Wise connaît un succès encore plus fulgurant, remportant dix Oscars dont celui du meilleur film.
Pour rappel, la comédie musicale retrace l’affrontement entre deux groupes de rues, les Jets et les Sharks, dans le New-York des années 50. Les Jets, qui se veulent autochtones (alors que nombre d’entre eux appartiennent à des familles émigrées d’Europe durant la Seconde Guerre Mondiale), raillent les Sharks pour leur origine portoricaine. Alors que les deux bandes se disputent le quartier, un membre retiré des Jets, Tony, rencontre lors d’une soirée Maria, la sœur du chef des Sharks. Une incontrôlable passion les entraîne alors que le conflit entre les deux clans s’intensifie. Un Roméo et Juliette des temps modernes.
Ainsi, aux danses rythmées et aux chants entraînants se superpose une intrigue dramatique, sur fond de problèmes sociaux tels que l’intégration et le racisme. C’est d’ailleurs cette profondeur des thèmes abordés qui en fait toute la nouveauté à l’époque de sa sortie, et qui nous touche encore aujourd’hui.
La version qui nous est présentée au Théâtre du Châtelet respecte très largement l’originale. L’orchestre reprend royalement la musique, incroyablement juste (à vous donner des frissons), mélangeant tonalités classiques et populaires. On peut d’ailleurs la considérer comme un précurseur de la grande musique de cinéma. Mention spéciale pour les costumes, simples mais efficaces : blousons teddy brodés pour les Jets, costumes unis aux couleurs vibrantes pour les Sharks. De même, les décors constitués d’échafaudages mécanisés, balcon moderne de Juliette, servent le discours sans en faire des tonnes.
Comme on peut s’y attendre, les danseurs sont incroyablement doués et coordonnés, les deux protagonistes de véritables chanteurs d’opéra. La qualité est au rendez-vous, même si parfois l’ensemble peut paraître trop préparé et parfaitement mesuré, manquant de spontanéité.
Jusqu’au 1er janvier 2013 au Théâtre du Châtelet
Louise