Pour l’Amour du Court

Clermont, c’est la résistance.
Résistance contre le grand.
Résistance utopique.
Résistance romantique.
Mon affiche représente
le Rebelle romantique.
Chacun de nous peut être artiste
(réalisateur) et changer le monde,
avec juste un petit geste et une idée.
Avec une petite plume blanche,
qui passe dans la lumière… »

Theodore Ushev
cinéaste, jury 2012, auteur de l’affiche 2013

 

Vous souvenez-vous de la cité arverne, que l’on ne présente plus chez JBMT ?

Plus question de tourisme aujourd’hui, mais de la découverte d’un art bien souvent occulté, à travers la plus importante manifestation au monde qui lui est consacrée : j’ai nommé le festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand ! Si cet événement est le deuxième plus grand festival français rendant hommage au septième art après le festival de Cannes, les deux sont toutefois diamétralement opposés car Clermont est à Cannes ce que la discrétion est à la poudre aux yeux.
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Nombre de cinéastes ont fait leurs armes grâce à ce genre méconnu, et Clermont-Ferrand est notamment fier d’avoir révélé Cédric Klapisch et Jean-Pierre Jeunet au grand public, il y a quelques années de cela !

Chaque année depuis désormais 35 ans, le cœur de Clermont bat au rythme du festival du court-métrage pendant une semaine, grâce à l’association Sauve qui peut le Court-Métrage qui travaille d’arrache-pied toute l’année en vue de l’apogée que constitue cette semaine de festivités. Cette année pour sa 35ème édition, l’événement a pris place du 1er au 9 février, brassant durant ce laps de temps quelques 150 000 spectateurs : autochtones et lointains visiteurs, badauds ou professionnels à l’œil aguerri, l’amour du court et la curiosité en partage.

Une semaine intense rythmée par la projection de quelques 200 films, classés en une pléiade de sélections parmi lesquelles la sélection « française », « internationale », « laboratoire » ainsi que trois sélections propres au cru 2013 : la sélection indienne, celle de l’Ecole Cantonale d’Art de Lausanne (ECAL) et une sélection rétrospective rendant hommage en six courts-métrages au peintre Edward Hopper.
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Alors, plus c’est long, plus c’est bon ? Ce n’est manifestement pas l’avis général en la matière. Considéré par beaucoup comme un genre dévalorisé et trop souvent délaissé au profit du long-métrage, le court-métrage souffre du cliché de n’être accessible qu’à un public d’initiés. Venez donc vous promener à Clermont durant ces quelques jours et vous observerez le nombre de néophythes qui se ruent de salle en salle afin de ne pas en perdre une miette !

La novice que je suis a même eu des coups de cœur à vous faire partager :

1/ L’excellent Avant que de tout perdre, de Xavier Legrand, salué par la critique et distingué par 4 prix. Un moment de suspense et d’angoisse, mené avec brio jusqu’à la chute.

2/ Calcutta Taxi, de Vikram Dasgupta. Un film qui donne envie de prendre son sac à dos dès les derniers applaudissements de la séance.
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3/ Hotel Pennsylvania, de Marc Raymond Wilkins pour son éclectisme. A visionner ici.

4/ Rauch und spiegel (Fumée et miroir), de Nick Moore pour le côté psychédélique et la boîte à musique entêtante en fond sonore – à retrouver ici.

5/ Sophie Calle, près texte, de Robin Harsh. Film réalisé par un étudiant de l’ECAL qui se met en scène dans son propre rôle.

6/ Beauty, de Torsha Barnejee. L’histoire d’une jeune indienne vouée à la prostitution et d’un jeune homme inexpérimenté qui vont devenir amis.

7/ La muse, de Sophie Barthes. Un film de la sélection Hopper où le peintre se retrouve confronté au sujet d’une de ses œuvres qui l’emmène se promener dans les rues de New-York. D’après le tableau Nighthawks, il est à voir ici.

Rendez-vous en 2014 !

Clarisse

Le palmarès complet du 35e festival

Petit historique à travers la biographie de l’un des créateurs du festival